lundi, décembre 17, 2007

De source fiable...

Si, puisqu'on vous le dit ! L'aviation turque a détruit les QG du PKK à Qandil (avec des avions souterrains ?) et assure avoir causé "de lourdes pertes" au PKK, entre 50 et 60. Ces mêmes pertes, selon la TV officielle du PKK? Roj-TV se chiffreraient à 5. Bon faites le calcul habituel entre bilans préfecture et manifestants, et vous aurez peut-être une idée.... Jusqu'ici, le Gouvernement kurde ne confirme qu'une victime, une femme villageoise, qui n'avait rien à voir avec les troupes de Karayilan, lequel est donné pour mort par la télévision turque NTV, ce qui laisse un peu dubitatif. Si Murat Karayilan se promène encore à Qandil en usant en plus de son téléphone cellulaire, c'est qu'il est vraiment le digne successeur d'Öcalan en QI...

Mais bon, toutes ces infos sont forcément dignes de foi, puisque, comme le déclare le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan, "vous devez faire confiance aux déclarations des Forces armées turques (TSK)" Les mêmes qui ont déclaré tous les hivers, pendant 15 ans que le PKK était définitivement anéanti, alors évidemment, respect...

Sinon, c'est apparemment dans l'air du temps d'extrader les activistes ou ex-activistes du PKK en Turquie. Après l'arrestation de l'artiste Dara Kutlay en Roumanie, l'expulsion programmée de Ferzende Tastan en France, l'Allemagne a pris la décision d'extrader Mehmet Iltas et Esref Mehmet Kizilay. Mehmet Iltas aurait donc causé la mort de 8 personnes en 1991, dans une embuscade, et le "rapport ne précise pas si c'était des civils". et là encore, "civils" peut vouloir dire Gardiens de village, soit miliciens. Quand à Kizilay, il est accusé du meurtre d'un policier, la même année.

Or, comme dans le cas de Nuriye Kesbir, dont la Turquie avait réclamé l'extradition pour faits de guerilla en 1992 ou 93, il est absolument inique de reprocher à des activistes kurdes des faits de guerre et de rébellion contre des forces turques dans les années 90. Ou alors, pour faire bonne mesure, on aligne la Turquie auprès des tribunaux internationaux (soit tous les dirigeants politiques et militaires des mêmes années) pour crimes de guerre, crime contre l'humanité, etc. Un soldat ou un policier turc en 1991, dans le sud-est, était un assassin et un tortionnaire en puissance, si ce n'est en actes, et non une innocente victime. Il n'était peut-être pas toujours volontaire ni responsable des ordres qu'on lui donnait et qu'ils exécutait, mais l'uniforme qu'ils portaient n'était pas tout blanc, c'est le moins qu'on puisse dire et certains y sont allés avec un grand enthousiasme dans la barbarie.

Au moment où le Premier Ministre turc parle maintenant à haute voix, d'amnistie réelle, est-ce une ultime accélération pour coffrer le plus d'éléments possibles avant le "grand pardon" ? Possible. Possible aussi que Recep Tayip Erdogan se donne des airs de durs pour mieux affronter les critiques à venir si l'aministie est votée et surtout, en prétendant avoir infligé de "lourdes pertes" au PKK, faire avaler à l'opinion qu'il s'agit d'un armistice sans condition à l'avantage d'Ankara.

1 commentaire:

  1. Il semblerait que ces deux extraditions soient les premières du genre. Puisque jusqu'ici on n'extradait pas à cause de la peine de mort désormais commuée en peine à perpétuité "aggravée" (concept turco-turc), de la torture, des traitements inhumains et dégradants. On accordait même l'asile politique et on reconnaissait le caractère politique de ces violences. Or, récemment, Erdoğan se plaignait que l'Europe refusait de faire confiance à la Turquie en refusant systématiquement les extraditions.

    Je suis aussi d'accord. On peut juger les militants du PKK pour leur violence mais à la condition de créer une Cour pénale internationale sur la Turquie à l'instar de ce qui s'est fait avec les Balkans. On rigolerait bien... Bientôt une Carla Del Ponte à la traque des criminels de guerre en Turquie ? Hm hm I doubt it...

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