mardi, avril 17, 2007

Bruits de guerre ou pas ?

Petite escalade de petites phrases, vite retombée comme un soufflé ou vrais préparatifs de combat ? En tous cas, Massoud Barzani a demandé aux forces kurdes de se tenir prêtes face à une incursion turque, tout en appelant de ses voeux, tout comme son Premier Ministre, des pourparlers bilatéraux avec la Turquie. Dans le même temps, le PKK basé à Qandil menace (comme toujours) de rompre le cessez-le-feu en cas d'intervention militaire. Ce qui amènerait la Turquie à se battre sur deux fronts, l'un interne et l'autre méridional.

Par ailleurs on peut douter de l'efficacité d'une attaque contre Qandil pour ce qui est de vraiment pulvériser les bases du PKK. Les "villages" ou campements permanents seront détruits, c'est tout et il y a fort à parier que les Peshmergas fermeront les yeux si des fugitifs kurdes de la guerilla se replient plus bas, voire peuvent même les aider discrètement à passer...

D'un autre côté, dans le New Anatolian, Ilnur Cevik prétend que l'ire turque vient surtout de ce que le siège de la conférence des Etats voisins de l'Irak, que les Turcs souhaitaient accueillir à Istanbul, sera finalement Le Caire. Ankara, furieux, y verrait là une opposition kurde, alors qu'il paraît que Jalal Talabanî aurait promis cela à Recep Erdogan, lors de leur dernière rencontre à Riad.

Ilnur Cevik ajoute que les Kurdes étaient favorables à la "candidature" d'Istanbul, ce qui est effectivement vraisemblable, car ils ont toujours cherché à officialiser leur statut de représentants politiques régionaux sur le sol turc.

Mais il semble que ce soit les chiites d'Irak, spécialement le Premier Ministre irakien, Nûrî al-Malikî, qui ait voulu "punir" les Turcs de la conférence qui s'était tenue à Ankara, et qui avait réuni des "opposants irakiens" au référendum de Kirkuk, sans les Kurdes et sans les chiites. Avec donc, des sunnites, des Turkmènes proches du micro-parti le Front turkmène, et des chrétiens. Bon, les Kurdes ont l'habitude de ce genre de mesquineries, mais apparemment les chiites sont plus chatouilleux, et Nûrî al-Malikî n'aurait pas pardonné cet affront qui, et c'est le plus drôle, ne lui était sans doute pas destiné.

Mais la Turquie a sans doute méconnu l'ampleur du ressentiment chiite envers leurs compatriotes sunnites... Et aussi l'amertume historique des chiites arabes, plutôt malmenés et séculairement méprisés au Proche-Orient. Si la Turquie veut à nouveau se mêler des affaires d'Orient, il faudrait qu'elle replonge le nez dans ses manuels d'histoire, et qu'elle prenne note des "sensibilités" historiques des voisins au lieu de toujours se complaindre de ce que l'on ne respecte pas la sienne...

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