jeudi, février 17, 2005

Kurdes de Syrie : les suites du serhildan

En mars 2004, des milices armées par les baathistes syriens s'en prenaient lors d'un match de football à des supporters kurdes de la ville de Qamishlo. Mais les Kurdes avaient riposté avec une énergie qui avaient surpris tout le monde et les violences s'étaient alors propagées dans la plupart des villes kurdes. Devant l'ampleur du soulèvement, (serhildan en kurde), le gouvernement syrien avait paru reculer et Bashar el Assad avait tenté, dans un discours télévisé aux accents pluralistes pour le moins inhabituels, d'apaiser les esprits. Mais une fois le calme revenu, les Kurdes qui avaient été arrêtés n'ont pas tous été relâchés et d'autres arrestations ont suivi.
Le 15 février 2005, un an plus tard donc, la Cour de sûreté de l'Etat a condamné quinze d'entre eux à des peines de prison allant de deux à trois ans pour "agressions contre les autorités" (le fait de ne pas se laisser abattre comme des moutons par les milices d'Etat étant compris comme une agression par la Syrie), pour "faire partie d'une organisation secrète visant à faire annexer une partie de la Syrie par un pays étranger" (en gros les Kurdes de Syrie sont soupçonnés de vouloir être rattachés au Kurdistan d'Irak, et de ce fait, ils vivent si bien en Syrie qu'on ne voit vraiment pas pourquoi ils auraient de pareilles idées), pour "dissensions confessionnelles" (là j'ignore pourquoi, le serhildan ayant été une révolte aux accents nationaux mais pas du tout religieux) et "incitations à la sédition".
D'autres Kurdes doivent comparaître aujourd'hui devant le tribunal militaire de Damas. (source AFP).

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