samedi, juillet 19, 2003

Quand on mettra les cons en orbite, en voilà un qui n'aura pas fini de tourner... Kani Yilmaz explique la recrudescence des persécutions contre les Kurdes de Syrie par le départ de la présidence du PKK de ce pays.

En effet, selon Kani Yilmaz, du temps où Hafez el Assad le Père régnait encore sur le Syrie, la Syrie connaissait une période de démocratie sans précédent, influencée en cela par les conseils éclairés de la présidence du KADEK. Et que la mort de Hafez el Assad a mis fin à cette période de liberté dans l'espace politique syrien.

Rappelons que la Syrie, sous Hafez el Assad, abritait effectivement la présidence du PKK mais surtout dans le but d'embêter la Turquie pas de promouvoir la kurdité, et que les Kurdes qui n'étaient pas PKK n'en étaient pas plus libres. Quant au problème des Kurdes syriens sans papier pour cause d'arabisation de la Jezrireh ne date pas d'hier, c'est de toute façon un problème que le PKK ne s'est jamais préoccupé de résoudre, pas plus que les droits des Kurdes syriens. Les Kurdes syriens n'avaient qu'un droit : celui d'aller se battre contre l'ennemi majeur n°1, alternativement la Turquie ou les "traîtres" du PDK ou de l'UPK selon l'humeur, mais jamais la Syrie. Pour le PKK il n'y avait pas de problème kurde en Syrie, du moins tant que celle-ci hébergeait le Soleil de la Présidence, la villa du Soleil de la Présidence, et la piscine du Soleil de la Présidence.


Si les Kurdes ont bénéficié effectivement d'un allègement relatif de la pression nationaliste arabe, c'est dès la venue au pouvoir d'Hafez el Assad, qui survint dix ans avant la création du PKK. Tout simplement parce qu'étant de confession alaouite, le nouveau clan dirigeant se méfiait de la majorité arabe sunnite et entreprit une purge sanglante des milieux islamiste en 1982. On "gela" donc l'arabisation des Kurdes, mais sans leur accorder des droits réels : une façon de les faire se tenir tranquilles, par cette menace suspendue mais toujours présente... Quand le PKK put s'installer à Damas cela permit aussi d'envoyer les Kurdes un peu trop patriotes se faire tuer commodément hors de Syrie. Bref, c'était une combinaison politique redevable à l'habileté politique de l'ancien dirigeant syrien, et non au prêchi-prêcha démocratique que le PKK aurait soi-disant distillé dans toute la Syrie baathiste.

Par ailleurs, la Syrie était et est encore une dictature où les droits de l'homme sont le plus violés : les prisons turques font figure de paradis comparées aux prisons syriennes, il faut le rappeler. Kani Yilmaz, qui fut détenu plusieurs années en Grande-Bretagne dans les années 90, et qui ameutait alors la bonne volonté des démocrates européens sur le sort insupportable qui lui était réservé, regrettait sans doute de n'avoir pas été arrêté et emprisonné en Syrie. Il aurait bien fait volontiers l'échange de son lieu de détention, personne n'en doute...

Au fait, l'expulsion d'Öcalan de Damas a eu lieu en novembre 1998, date à laquelle Hafez el Assad, ce grand démocrate, vivait encore. Kani Yilmaz laisse-t-il entendre que chasser la Sublime Présidence du sol syrien en lui conseillant d'aller se faire voir chez les Grecs était un acte des plus positifs pour la promotion de la démocratie en Syrie ? Nous n'osons y croire. Ou alors, s'il continue en ce sens, il risque de goûter bientôt aux prisons démocratiques du KADEK.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

Concert de soutien à l'Institut kurde