lundi, juin 10, 2013

Choisir sa langue : Les littératures du Moyen-Orient face au multilinguisme


Lundi 17 et mardi 18 juin de 9h30 à 18h30 à l'INALCO 
Auditorium, 65 rue des Grands Moulins 
75013 Paris


Lundi 17 juin 2013
9h30 : Accueil 10h00 : Ouverture

10h30 à 13h00 : séance 1 : Autour de l’ Arabe et du kurde
Fréderic Lagrange (Paris 4): Albert Cossery, écrit-il en arabe? Esthétique du calque chez un auteur bilingue.
Stéphane Baquey (Université d’Aix-Marseille): Etel Adnan, Dominique Eddé, Sélim Nassib, Ghassan Fawaz, romans francophones de la guerre civile libanaise

Fatima Sai (Université del Salento, Lecce): Kurdish Identity through Arabic Language, the Case of Salim Barakat.
Irena Trujic (Université de Lausanne) : L’identité « française » d’un juif d’Irak : Naïm Kattan et son Adieu à Babylone

Débat

12h30 à 14h30 Pause déjeuner

14h30 à 17h00 : séance 2 : Turc, arabe, hébreu

Hayssam Kotob (Université libannaise): Les emprunts à la langue maternelle dans les écrits de quelques auteurs libanais d’expression française
Richard Jacquemond (Université d’Aix-Marseille) : Pour un atlas du roman libanais

Nissim Calderon (Ben Gurion University): Emil Habibi, the Writer and the Public Figure
Sadia Agsous (INALCO): Le bilinguisme et la problématique identitaire chez Anton Shammas


Débat
17h00 à 17h30 pause-café

17h30 à 18h30 : Rencontre avec les écrivains Nidda Khoury et Rabih 
Alameddine
Pot

Mardi 18 juin 2013 

9h30 : Accueil

10h à 12h30 : séance 3 : Entre le yiddish et l’hébreu

Ariane Bendavid (Paris 4): De la Russie à la Palestine
Gilles Rozier (écrivain, Paris): Uri Tsvi Grinberg entre le yiddish et l’hébreu
Dory Manor ( poète, Tel-Aviv): Avrom Sutzkever, poète yiddish en Israël 

Michèle Tauber (Paris 8): La littérature israélienne à la croisée des langues (Yossel Birstein et Ida Fink)
Débat

13h à 14h30 Pause déjeuner 

14h30 à 16h : séance 4 - varia

Arpi Atabekyan (Humboldt University, Berlin) : Elif Shafak and the languages of her novels
Najihan Haliloglu : Middle Eastern or European? The Ottoman- Republican Turkish Divide in Contemporary Turkish Literature
Jenine Abboushi (Université américaine libanaise ) : Cairo and Beirut in English

Alcidio Martins (CERMOM) : L’immigration de masse d’ex-URSS et la pérennité de la langue russe en Israël
Débat Clôture
Pot de clôture 

Choisir une langue signifie-t-il nécessairement s’inscrire dans les traditions littéraires dominantes attachées à cette langue ? Un écrivain arabe, turc ou israélien peut-il exprimer, refléter ou observer le collectif dans une langue autre que celle dans laquelle il a été élevé et a appris à appréhender le monde, ou autre que celle que parlent ses concitoyens ? En choisissant une langue d’origine, une langue de la distinction ou de la mondialisation, est-il condamné à n’exprimer que sa singularité ou sommé de s’insérer dans des traditions narratives ou culturelles étrangères à (une part de) son identité ?
Dans les sociétés postcoloniales contemporaines du Moyen-Orient, on devra s’interroger sur ce que signifie adopter la langue de la Nation et de la localité, et ce que recouvre l’emprunt d’une langue autre, qu’elle soit promesse d’universalité ou fidélité à une origine communautaire.
Si la problématique de la langue et de l’identité est au coeur des études sur les littératures francophones du Maghreb, d’Afrique ou des Antilles, ou dans le domaine anglophone une interrogation constante de la recherche sur le roman indien, les littératures du Moyen-Orient ont rarement été envisagées sous l’angle du bilinguisme. Pourtant, la langue française inscrit-elle Le Caire d’Albert Cossery dans une cosmogonie différente de celle de Nagib Mahfuz ? Écrire en russe fait-il du romancier israélien un étranger à la Nation qu’il s’est choisie ? Une identité étant nécessairement composite, l’écrivain peut se trouver contraint de se définir une identité linguistique littéraire, et de scinder ou d’éclater le pronom possessif quand il choisit « sa » langue.
Ces questionnements appellent en premier lieu une démarche comparatiste, observant si et comment les techniques narratives comme les thèmes sont informés et déterminés par le choix linguistique. Dans le cas des littératures moyen-orientales, la question de l’interdit et des limites du dicible s’impose comme piste d’explication – mais la transgression ne peut-elle s’exprimer que dans la langue de l’Autre ? Le choix est aussi lié au statut ambigu de la langue nationale, entre sacralité et objet de dérision. Mais, au-delà de la perspective contrastive, cette problématique mène à une remise en cause des usages de la critique littéraire et de l’historiographie des littératures arabe, turque et israélienne : on ne saurait sérieusement supposer l’étanchéité entre les littératures multilingues issues d’une même culture, d’un même pays, ou d’une même région.

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