mardi, juillet 17, 2012

Discours donné par le président Barzanî au Consulat de France le 14 Juillet









Je salue toute l'assistance,

J'adresse au nom du peuple du Kurdistan et en mon nom les félicitations les plus chaleureuses au peuple français, au président de la France et à son représentant au Kurdistan, pour ce jour de 14 juillet qui célèbre la Révolution française.

La Révolution française a été aussi un modèle pour les autres peuples et, je ne sais par quel hasard, le 14 juillet est un jour célébré à la fois par les Irakiens et les Français, puisqu'en 1958, comme aujourd'hui, on célèbre aussi la révolution en Irak. Nous voyons ce qu'est devenue la nation française et malheureusement dans quel processus est tombé l'Irak.


Nous nous efforçons, en Irak, de vous imiter, cependant tout l'Irak n'accepte pas de s'engager sur le chemin qu'a pris la Région du Kurdistan, ce chemin que vous avez déjà parcouru. Nous ne renonçons pas à la démocratie et nous avons continuellement en vue le projet de la démocratie

L'histoire du peuple du Kurdistan et du peuple français est une belle histoire, avec toutes ces forces politiques qui en France, avec des points de vue différents, mais amicaux, ont considéré la cause du Kurdistan et à tout moment nous ont témoigné leur sympathie. En 1967, les accords de l'Irak avec la France avaient été signés pour l'achat de deux Mirage, au temps du général De Gaulle, si célèbre pour son immense héroïsme dans la France et dans le monde. 


À cette époque, l'ami des Kurdes qui travaillait au Kurdistan pour un journal, ce journaliste, Réné Mauriès, envoya une lettre de Son Excellence le général Barzanî au général De Gaulle disant : "Je sais et je comprends que la France a se propres intérêts, mais avant tout je voudrais de Votre Excellence avoir l'assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour tuer les femmes et les enfants kurdes et brûler les campagnes du Kurdistan. Je demande seulement que ces informations soient envoyées à Votre Excellence." Mauriès apporta la lettre et après l'avoir lue le général De Gaulle résilia le contrat et aucune de ces armes ne fut vendue à l'Irak.

Je n'oublierai jamais non plus la si regrettée Danielle Mitterrand. C'est en 1989 que, pour la première fois, me parvint son engagement pour la cause, les malheurs, les souffrances et l'amertume du peuple kurde et pour les réfugiés qui, à l'époque, étaient en Turquie et pour ce peuple qui avait subi l'Anfal et les bombardements chimiques. Pour la première fois, en Europe, les Kurdes sentirent qu'il y avait quelqu'un de compatissant et de parole, avec des sentiments de haute valeur et un soutien, qui informa et fit prendre conscience des douleurs et des malheurs de ce peuple.

Lors du soulèvement de 1991 cette fois encore le Kurdistan fut plongé dans l'affliction, et le fut encore quelques autres fois et une relation/lien amicale avec ma mère se noua. Et ne s'effacera jamais de mes souvenirs pour la première fois où, en 1992, j'ai vu Son Excellence François Mitterrand, qui au moment où je me levais, a dit : Au peuple du Kurdistan, dites qu'ils ont un ami en France, qui est François Mitterrand et tant que je serai à cette place, je vous soutiendrai avec la nation française."

 En 2010 il y eut un nouveau président pour la France, qui m'a reçu chaleureusement et qui avant cela était une relation amicale et qui se montra un très bon ami du peuple kurde. Avec le docteur Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de l'époque en France, qui est un ami personnel très proche et un ami du peuple du Kurdistan, nous avons organisé une rencontre importante et nous avons signé un très bon accord sur lequel se sont fondées les relations économiques entre la Région du Kurdistan et la France et sur lequel se fondent principalement les relations économiques à l'avenir.

Je souhaite maintenant bonne chance au nouveau président français qui est un ami très proche des Kurdes et de moi-même, et que j'ai vu plusieurs fois. D'ici, je veux lui dire que nous avons un lien avec le peuple et nos amis de France, et j'ai grand espoir qu'avec lui, nos relations communes se renforceront jour après jour. 

 Enfin, celui qui importe le plus à mes yeux,  notre cher ami, le docteur Tissot qui a donné, durant 5 ans et avant cela, il y a 30 ans, toutes ses forces et son aide au Kurdistan. Il nous est très pénible de le voir partir, et nous savons que la nature de son travail diplomatique et ces 5 années ne furent pas simples, mais c'est un ami proche et cher et pour nous des plus respectés. C'est ainsi que nous nous lui donnons avec honneur le nom et l'insigne de peşmerga, nous le déclarons Peşmerga du Kurdistan.

Une fois encore je vous adresse mes félicitations et mes vœux de réussite et vous remercie.

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