lundi, janvier 30, 2012

Une révolution oubliée : la révolution de 1908 dans l’Empire ottoman



Mardi 31 janvier de 18 h à 20h, conférence de François Georgeon, directeur de recherche émérite au CNRS (CETOBAC, EHESS) :


Une révolution oubliée : la révolution de 1908 dans l’Empire ottoman

Conférence publique organisée par l’IISMM/EHESS et le Collège de France dans le cadre du cycle : Révolutions dans le monde musulman, l’actualité au regard du passé.




Rejetée dans l’ombre par les réformes kémalistes de l’entre-deux-guerres, la révolution qui s’est produite en 1908 dans l’Empire ottoman est aujourd’hui oubliée : pour situer les révolutions arabes dans l’histoire, on a évoqué toutes sortes de révolutions du passé, sauf celle-là. Pourtant, cette révolution s’est produite dans un État musulman, elle a mis fin à un régime autoritaire et répressif d’une trentaine d’années, celui du sultan Abdülhamid, elle a provoqué sur le moment une immense « ivresse de la liberté », elle a instauré un régime parlementaire, elle a vu s’opposer milieux occidentalisés et milieux religieux et conservateurs, elle a accentué le conflit des générations et a jeté les bases de nouveaux rapports entre politique et religion. Elle offre ainsi une riche matière à réflexion pour aider à mieux comprendre le temps présent des révolutions arabes.

Entrée libre. EHESS, Amphithéâtre, 105 bd Raspail, 75006 Paris 







Présentation de l'éditeur 
Abdülhamid II (1876-1909) a-t-il été le dernier grand sultan, modernisateur de l'Empire ottoman, ou le despot sanguinaire dénoncé à l'époque comme le " sultan rouge " ? Né en 1842 au début des réformes des Tanzimat, monté sur le trône à trente-trois ans, il se retrouve à la tête d'un empire qui s'étend de l'Adriatique au golfe Persique et du Caucase à l'Afrique du Nord. Mais celui-ci est fragile, il est " l'homme malade de l'Europe ". Confronté dès son avènement à l'une des plus graves crises de l'histoire ottomane, le sultan ne peut éviter une lourde défaite face aux armées russes ni les graves amputations territoriales du traité de Berlin. Souverain d'un empire désormais moins étendu et affaibli, Abdülhamid met tout en œuvre pour le redresser. Reclus dans son palais de Yildiz, il établit un régime autocratique, modernise la bureaucratie, la justice, l'armée et l'enseignement. Jouant de sa qualité de calife, il s'appuie sur les musulmans des provinces, s'efforce de freiner les aspirations nationales des Albanais, des Arabes et des Kurdes. Prenant acte du recul dans les Balkans, il consolide la présence de l'État en Anatolie et au Proche-Orient. Cette politique se heurte à l'émergence du nationalisme arménien, aux pressions accrues de l'Europe, aux activités terroristes en Macédoine et, pour finir, à l'opposition des jeunes Turcs. La révolution de 1908 cantonne l'autocrate de Yildiz dans le rôle de monarque constitutionnel, avant de le déposer quelques mois plus tard. Sultan déchu, il s'éteint en 1918, l'année de la disparition de l'Empire. 

S'appuyant sur les recherches les plus récentes, François Georgeon éclaire la figure controversée d'un souverain qui voulait à tout prix sauver " l'homme malade " et rêvait de faire de son empire un État moderne et une grande puissanc musulmane 

Biographie de l'auteur : François Georgeon est directeur de recherche et responsable de l'équipe d'Études turques et ottomanes au CNRS. 
 Relié: 528 pages Editeur : Fayard (19 novembre 2003) Langue : Français ISBN-10: 2213599297 ISBN-13: 978-2213599298

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