mercredi, juillet 21, 2010

Massoud Barzani et l'indépendance du Kurdistan


Le président de la Région kurde, Massoud Barzani, s'est toujours montré obstinément fidèle à ce point de vue, partagé par une écrasante majorité de Kurdistanî, à savoir qu'un Kurdistan indépendant est un "droit" qui a été illégitimement refusé aux Kurdes et aux Kurdistanî. Pas question, donc, de rassurer mollement les pays voisins et les Puissances occidentales à l'origine de ces désastreuses frontières du Moyen-Orient, ainsi que l'ONU, ce club des États déjà constitués par principe farouchement opposés à tout nouveau membre.

Rien de nouveau, sinon que le président kurde, dans une interview donnée à un journal de son propre parti, le PDK, livre plus ouvertement le fonds de sa pensée, au fur et à mesure que la gabegie politique de l'Irak se confirme et que ce pays se montre de plus en plus ingouvernable. Massoud Barzani ne donne pas en effet plus de quelques décennies pour que la scission entre le nord kurde et le sud arabe soit officielle, indiquant que "cette génération ou la prochaine génération" verra probablement l'avènement d'un Kurdistan indépendant :

"J'aimerais vous donner mon opinion avec franchise. De mon point de vue la question est que nous, Kurdes, sommes une nation du Moyen-Orient, tout comme les Arabes, les Persans et les Turcs... Je crois totalement au droit à l'auto-détermination des Kurdes et considère que c'est un droit légitime de la nation kurde. C'est un droit sur lequel nous devons toujours insister et auquel nous devons accorder du temps. Notre génération ou la génération prochaine verra probablement ce souhait devenir réalité."

Sur les modalités d'une telle indépendance, Massoud Barzani ne voit pas cependant un recours à la force comme efficace. Il semble plutôt envisager – et je le rejoins entièrement – que l'Irak tombera probablement de lui-même, en deux ou trois morceaux, comme une colle qui définitivement n'a pas pris :

"Avec la volonté de Dieu, ce droit pourra être consacré un jour, mais cela ne surviendra pas par la force, la violence, les armes ou la guerre. Cela devra arriver au moyen d'une compréhension mutuelle et dans la paix."

Un divorce à l'amiable, en somme, entre Kurdes et Arabes. À vrai dire, les scènes de ménage sanglantes sont plutôt à redouter entre Arabes eux-mêmes, entre sunnites et chiites.

(soource Rudaw.net).


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