L'image du Kurde, brigand des montagnes, est un lieu commun dans la littérature arabo-musulmane. En voici un exemple, tiré du Livre des ruses (XIII° siècle) :
"Une manière de se débarrasser des voleurs :
On trouve cette ruse de 'Adoud al-Dawla mentionnée dans l'ouvrage sur l'Histoire, écrit par Mouhammad, fils de Abd al-Malik, al-Hamadhanî. On avertit un jour 'Adoud al-Dawla qu'il y avait une troupe de Kurdes qui barraient la route, volaient tous ceux qui passaient par là, puis se réfugiaient sur des montagnes très hautes où l'on ne pouvait les poursuivre. Il convoqua un certain marchand et le chargea de mener vers eux un mulet portant deux caisses pleines de gâteaux empoisonnés, dont le parfum était délicieux. Le marchand, ayant pris le chargement, reçut l'ordre de voyager avec une caravane de ses confrères, sous le prétexte de transporter un cadeau destiné à l'un des émirs du Patrice byzantin, sur les frontières. Il agit ainsi et voyagea pendant des jours.
Les Kurdes descendirent de leurs montagnes pour l'attaquer. Ils s'emparèrent de la caravane, des vêtements et des caisses, ils trouvèrent à l'intérieur les gâteaux dont le parfum s'exhalait avec force. Ils en furent stupéfaits, se rassemblèrent tout autour, voyant ce qu'ils n'avaient jamais vu de leur vie. Or ils étaient justement affamés à ce moment-là. A peine les gâteaux furent-ils dans leurs estomacs que les brigands tombèrent tous sur le sol, inanimés. Les gens de la caravane accoururent avec le marchand. Ils grimpèrent sur la montagne, prirent tout ce qui leur appartenait, se saisirent des armes et des vêtements des Kurdes et les tuèrent tous."
Le Livre des ruses, trad. René Khawam, éd. Sindbad.
"Une manière de se débarrasser des voleurs :
On trouve cette ruse de 'Adoud al-Dawla mentionnée dans l'ouvrage sur l'Histoire, écrit par Mouhammad, fils de Abd al-Malik, al-Hamadhanî. On avertit un jour 'Adoud al-Dawla qu'il y avait une troupe de Kurdes qui barraient la route, volaient tous ceux qui passaient par là, puis se réfugiaient sur des montagnes très hautes où l'on ne pouvait les poursuivre. Il convoqua un certain marchand et le chargea de mener vers eux un mulet portant deux caisses pleines de gâteaux empoisonnés, dont le parfum était délicieux. Le marchand, ayant pris le chargement, reçut l'ordre de voyager avec une caravane de ses confrères, sous le prétexte de transporter un cadeau destiné à l'un des émirs du Patrice byzantin, sur les frontières. Il agit ainsi et voyagea pendant des jours.
Les Kurdes descendirent de leurs montagnes pour l'attaquer. Ils s'emparèrent de la caravane, des vêtements et des caisses, ils trouvèrent à l'intérieur les gâteaux dont le parfum s'exhalait avec force. Ils en furent stupéfaits, se rassemblèrent tout autour, voyant ce qu'ils n'avaient jamais vu de leur vie. Or ils étaient justement affamés à ce moment-là. A peine les gâteaux furent-ils dans leurs estomacs que les brigands tombèrent tous sur le sol, inanimés. Les gens de la caravane accoururent avec le marchand. Ils grimpèrent sur la montagne, prirent tout ce qui leur appartenait, se saisirent des armes et des vêtements des Kurdes et les tuèrent tous."
Le Livre des ruses, trad. René Khawam, éd. Sindbad.
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