mardi, juin 17, 2003

Les Cin rêves du Scribe

LES CINQ REVES DU SCRIBE

de Bahiyyih NAKHJAVANI

Traduit de l'anglais par Christine Le Bœuf

Présentation de l'éditeur
Vers le milieu du XIXe siècle, un scribe, que sa vie de copiste itinérant a mené de pays en pays dans un Moyen-Orient tourmenté, échoue dans une ville aux confins des territoires des Ottomans, des Qâdjârs et des tsars. Il a jusqu'alors fait route en monnayant son art de calligraphe et a jadis servi bien des maîtres, mais le voici parvenu à des frontières nouvelles... Car le papier se fabrique désormais en Occident à l'échelle industrielle, l'ère des scribes s'achève et, avec elle, bien des pratiques artistiques, politiques, économiques... et même amoureuses ! Aussi le Scribe se met-il à rêver de devenir poète à son tour et de découvrir le mystérieux au-delà caché derrière la surface du papier... Précieux et ouvragé comme une miniature persane mais mené au rythme d'un véritable récit d'aventures, ce roman est une bouleversante allégorie évoquant l'éternelle nécessité, pour l'homme, d'inscrire des mots sur la page blanche de l'inconnu.

Biographie de l'auteur
Née en Iran, Bahiyyih Nahkjavani a grandi en Ouganda avant de faire ses études en Angleterre et aux Etats-Unis. Citoyenne britannique, elle vit désormais en France. Elle est l'auteur, chez Actes Sud, de deux autres romans dans lesquels on retrouve son extraordinaire talent de conteuse : La Sacoche (2000 ; Babel n° 477) et La Femme qui lisait trop (2007).
  • Poche: 354 pages
  • Editeur : Actes Sud (28 septembre 2007)
  • Collection : Babel
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2742769358
  • ISBN-13: 978-2742769353


Les Cinq Rêves du Scribe, de Bahiyyih Nakhvajani vient de paraître aux éditions Actes Sud. Très belle histoire, ayant pour héros principal le papier, sous toutes ses formes et ses avatars, et un Scribe qui recherche désespérément le papier digne de recevoir le poème de sa vie.

L'histoire se passe sous l'Iran des Qadjars, au 19° siècle, dans une ville située près de la frontière russe et ottomane, dont le gouverneur, un Kurde, n'a en fait que peu d'autorité face à sa terrible mère, qui règne avec une main de fer sur les tribus kurdes à cheval sur les trois frontières. Le fils du Chah a demandé la fille du Gouverneur en mariage. La terrible grand-mère refuse. Le Scribe convoite un beau papier blanc qu'un Soufi errant a laissé en dépôt chez un mollah sans âge très occupé à rédiger non pas son testament, mais celui du monde. Un carthographe russe égaré et soupçonné d'espionnage a quelques démêlés avec l'Envoyé du Chah, un eunuque géorgien, qui n'est pas très apprécié par la mère du Gouverneur.


Les premiers mots :

"Le Scribe rêvait dans son délire.

Il rêvait qu’il marchait dans de la neige fondante au bord d’un fleuve. Il marchait immaculé sur un sentier, parmi des fouillis de jacinthes, entre des rangées de cyprès conciliants, et ses pieds se posaient avec délicatesse. C’étaient jacinthes de sagesse — rubis et ambre et bleu de saphir — et les cyprès restaient modestes dans leur magnanimité. Ils inclinaient leurs têtes au-dessus de lui qui marchait, avec un air de remède souverain. Et il remarquait avec une nuance de surprise que les eaux du fleuve coulaient à son côté avec la douce camaraderie du lait et que l’air autour de lui avait la pureté de l’argent martelé."


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