lundi, juin 16, 2003

Le premier ministre turc Abdullah Gül vient d'annoncer que l'autorisation d'émissions télévisées en langue kurde pourrait être finalement refusée, en raison des multiples objections qui sont faites à ce projet de loi au Parlement Turc. Il semble que l'idée, ou le soupçon de l'idée que la langue kurde pourrait devenir un jour la seconde langue nationale de la Turquie épouvante la classe politique et les militaires turcs. Nous rappelons à ce sujet que le français, parlé par quelques milliers de Levantins (catholiques) est une des quatre langues officielles de la Turquie, mais le kurde, au grand jamais, non ! Après tout ils ne sont que quelques dix-quinze millions, non ?

Faut-il que l'identité turque soit si peu fiable, si fragile, pour qu'elle se sente menacée par toutes ces langues, kurde, arménien, arabe, grec, araméen, syriaque, que l'on parlait bien sûr en Anatolie des milliers d'années avant la bataille de Mantzikert qui ouvrit l'Anatolie aux Turkmènes ? Peuple le plus récemment arrivé au Moyen-Orient, peuple qui s'est déraciné du Moyen-Orient en 1923 et qui n'a toujours pas réussi à s'imposer en tant qu'Européen, les Turcs auraient besoin d'une bonne psychanalyse anthropologique.

Concert de soutien à l'Institut kurde